Checkpoint Hybrides

... des rencontres professionnelles internationales

Dimanche 25 mars
Journée professionnelle

Le sous-titre de notre festival, « un théâtre ouvert aux rencontres », guide les initiatives de notre manifestation.

Pour défendre une esthétique transdisciplinaire (un théâtre se construisant de la rencontre de plusieurs disciplines artistiques), il nous semblait important de travailler avec le plus de lieux culturels de la ville de Montpellier et de son agglomération, qu’ils soient des théâtres ou pas, pour croiser nos pratiques et nos façons d’accueillir les publics.
Nous avons imaginé que la rencontre avec les publics puisse se faire par de nombreux canaux, pas uniquement celui de consommateur culturel (le risque évident de l’évènementiel). Ils peuvent rencontrer, échanger avec les artistes dans d’autres cadres qu’autour du spectacle et surtout ils peuvent écrire, éprouver leur regard dans le journal quotidien du festival, Empreinte, dirigé par Bruno Tackels.

Depuis l’année dernière, nous construisons un rendez-vous professionnel, Checkpoint Hybrides, qui voudrait réunir le temps d’un festival des artistes belges, catalans, du bassin méditerranéen et languedociens. Après le coup d’essai l’année dernière, nous nous sommes aperçu que la seule discussion n’était pas suffisante. Il fallait voir. Or la distance importante qui nous séparait compliquait la visibilité de ces artistes.
Nous avons donc décidé d’ouvrir des plateaux pour rendre possible la venue d’artistes présentant une étape de leur travail. Pour y arriver nous avons demandé le soutien des agences de diffusions telles que Wallonie-Bruxelles TD, Wallonie-Bruxelles International, l’Institut Ramon Llull, la Fondation Roberto Cimetta et Réseau en scène Languedoc-Roussillon mais aussi d’autres festivals ou théâtres qui pourraient nous guider dans le choix des artistes. Ainsi les artistes catalans que nous présentons sont des partenaires du festival Temporada Alta de Gérone. Nous engageons le même travail avec le Théâtre National de Bruxelles.
Nous mettons à disposition trois plateaux aux six compagnies /artistes sélectionnés pour qu’ils puissent montrer trente minutes de leur projet. Trois propositions seront visibles le matin et trois l’après-midi.

Les professionnels qui seront présents pourront assister à deux autres spectacles durant cette journée : la première française du dernier spectacle de Roger Bernat (Pendiente de voto) et la première création théâtrale du groupe musical Winter Family, primé au dernier festival Impatience à Paris, organisé par le Théâtre de l’Odéon, le 104 et Télérama.

 

 

Chantiers de spectacles

 

Manuel Fadat, Gaspard Bébié-Valérian et William Gosselin
La Conférence sur Canapé

Projet construit autour de Manuel Fadat, Gaspard Bébié-Valérian et William Gosselin, les Conférences sur Canapé tiennent en un cycle de performances qui s’adaptent aux lieux dans lesquels elles sont amenées à s’activer. Posant la question d’une réactivation de la parole théorique et critique, les Conférences sur Canapé sont traversées par les grandes problématiques de l’époque actuelle. Elles n’adoptent pas un format habituel, conventionnel ou frontal. Il s’agit de performances, oui, mais incluant de la vidéo, de la création électroacoustique, de la poésie, des bruits, des objets en tous genres. En somme, un agencement d’éléments complexes, hétéroclites contribuant à l’émergence d’une situation artistique inédite.
Les Conférences sur Canapé se basent sur un protocole réutilisable qui permet néanmoins des ajustements et variations. Un orateur est visible, représenté. Il parle et déroule sa pensée. Sa posture, son discours, son élocution sont celles d’un homme rompu à cet exercice. Progressivement, la conférence se fendille, des éléments étrangers au cadre de la conférence apparaissent et créent du trouble. Un décalage de plus en plus flagrant s’établit entre l’image du conférencier et ce qui se joue autour de lui. Sa parole est elle-même traversée par des mots et autres bruits, soupirs, grognements. Une atmosphère sonore accompagne sa parole et prend de l’ampleur, appuyant par instants sa voix, la contredisant, la recouvrant, la transformant par d’autres. Le son produit est une création live qui n’a pas vocation à habiller mais à être une directe extension du propos tenu par le conférencier. La conférence se révèle alors comme simulacre assumé et paradoxalement prend son sens dans le double, le jeu et le trouble. Le trio sème le trouble et met en œuvre des territoires de rencontre par la lecture de textes où le principe de l’indéterminisme crée un espace, où l’articulation entre art et poétique peut opérer, permet à cette jonction l’expérimentation et la mise à l’épreuve.
http://vimeo.com/21973646

« Dispositif expérimental, performatif, indéterministe, artistique, critique, sonore, textuel et vocal, les Conférences sur canapé sont un mur d’escalade que l’on gravit sans cordes, une sorte de combustion non-nocive du monde environnant tel qu’il nous est donné à voir et à vivre. Un aller-retour permanent entre la vie et l’art, une des formes possibles de la liberté profondément contrebalancée par une conscience des limites. »

Projet porté par l’Oudeis

 

Primesautier Théâtre
L’Art (n’)e(s)t (pas) la Science ?

Dès sa création, le Primesautier Théâtre s’est tourné vers la relation entre art et réel et poursuit maintenant son travail en usant de méthodes documentaires car comme dit si bien le Galilée de Brecht « Oui, c’est écrit dans les livres mais allons maintenant voir par nous-mêmes ».
Suite à La Vie de Galilée de B. Brecht, créée en 2011 et toujours en diffusion, notre compagnie poursuit son travail autour des rapports entre arts et sciences avec une nouvelle création de théâtre documentaire L’Art (n’) e(s)t (pas) la Science ?.

Durant tout le mois de mars prochain, les acteurs de notre compagnie iront donc de rencontres en rencontres auprès d’étudiants en sciences, de scientifiques et d’universitaires afin de collecter de la matière documentaire concernant des sujets précis (un par comédien) tels que « les nanotechnologies », « religion et sciences », « la biologie végétale », « financements de la recherche »…
Le point de départ de ce travail aura pour but de confronter les idées de chacun sur la recherche scientifique, de les creuser ensemble, de les mettre en friction, de définir à la fois nos zones de travail et les moyens artistiques que nous mettrons en œuvre pour en rendre théâtralement compte. Aidés par Marie Reverdy (dramaturge et théoricienne des arts) et de Jean Constance (sociologue), nous présenterons en avril le fruit de nos réflexions à l’UM2 sous forme de tables rondes théâtralisées, faisant du plateau un lieu de vie communautaire et un lieu de représentation. Le documentaire ne chassant pas le théâtre et le théâtre surgissant du documentaire. Nous travaillerons à ce que les rapports sociaux qu’entretiennent les acteurs entre eux créent une véritable dramaturgie et une tension théâtrale faisant corps, de manière sensible, avec la matière théorique collectée.

Avec Amarine Brunet, Camille Daloz, Stefan Delon, Julie Minck, Virgile Simon, Jean-Christophe Vermot-Gauchy
Mise en scène Antoine wellens
Assistant à la mise en scène / Théorie Jean Constance (Sociologue)
Dramaturgie / Théorie de l’art Marie Reverdy (Dramaturge)
Administration / Production Hélène Sorin
Production Primesautier Théâtre
Avec le soutien financier de Université Montpellier 2 et de l’Université d’Avignon et des
Pays du Vaucluse
En partenariat avec le lycée Frédéric Bazille, le CROUS de Montpellier, l’UM3, La Baignoire et le Festival Hybrides 4
Production en cours
Titre emprunté à Jean-Marc Levy-Leblond avec son aimable autorisation

 

Jordi Oriol & Oriol Vila
Mera Mar

Deux amis sont dans une barque et vivent librement de la pêche. Tout à coup va surgir un bateau à moteur lancé à vive allure (symbole de la société) et cela va engendrer des disputes entre les 2 personnages : comment réagir face à la chose nouvelle et inconnue, l’accepter ou bien la refuser ? Ensuite les 2 amis vont récupérer un naufragé à la limite de la mort (symbole d’un capitalisme). Philip en fait son ami tandis que Yuri se méfie. Philip disparaîtra et Yuri et le naufragé toucheront terre et partiront à la recherche de l’ami perdu : le meilleur ami de l’homme.
Mira mar est un spectacle poétique. Histoire clownesque pour la défense des libertés. Drame comique d’une noirceur absolue sur les grands thèmes qui sont : le temps qui passe, la relation homme-nature, succès-échec, la vie-la mort.
Théâtre basé sur la gestuelle et le visuel avec musique en direct. Le jeu des interprètes mélange le clown, le mime, la musique et le marionnettiste.
Le spectacle se centre sur une barque placée sur un socle, ce qui permet de recréer un mouvement aquatique (mouvement qui sera initié par les propres acteurs). Ce filigrane visuel concentrera le regard du spectateur dans un état imaginaire, suggéré par l’histoire des hommes.

Dramaturgie Oriol Vila et Jordi Oriol
Interprètes Oriol Vila et Jordi Oriol
Conception et construction de la scénographie Dani Poy
Conception sonore et musique originale Carles Pedragosa
Conception et construction des objets de manipulation Silvia Delagneau
Lumière Alex Aviñoa
Assistant à la manipulation d’objets Alfred Casas
Assistant à la dramaturgie Víctor Molina
Producteur exécutif Daniel López-Orós
Direction Oriol Vila et Jordi Oriol

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Fundación Collado-Van Hoestenberghe
Neuve Marinaleda

Le public entre dans un espace du futur où le théâtre, et tout acte artistique et créatif en générale, a cessé d’être un produit de consommation et est devenu une pratique communautaire, publique et vitale. Il n’y a pas de division claire entre le spectateur et l’acteur. Dans ces lieux de rencontre, les gens se réunissent pour discuter des thèmes communs, imaginer les possibilités, construire des projets communs et des fictions qui les aident à comprendre et à améliorer. Dans ces exercices de construction collective, on stimule et renforce la sensibilisation communautaire, on révise constamment les valeurs, les idées et les formes d’organisation à travers l’acte créatif.
En bref, un espace public où les gens jouissent de la pratique de la narrativité et de l’invention de nouvelles utopies.
Une session
Nous entrons dans un espace déconcertant, entre bibliothèque, buanderie, serre et bar. Nous assistons à une « session » de l’une des nombreuses communautés qui peuplent la péninsule. Celle-ci vit de la culture de lentilles.
Bien sûr, c’est l’année 2112.
Le titre est provisoire
Il renvoie à un village de Séville, très controversée, avec un gouvernement libertaire depuis 1979 qui appartient au « Réseau de municipalités de la Troisième République ». Le droit au logement, défendu symboliquement dans la constitution, est prise très au sérieux là-bas. Acheter une maison à Marinaleda coûte 15 € par mois. Et ce n’est pas une fiction.

Création Nicole Balm, Barbara Van Hoestenberhe, Jordi Bover, Ernesto Collado
Musique Barbara Van Hoestenberghe
Espace et lumières Cube.bz / Ernesto Collado
Recherche Jordi Bover
Workout (musique et mouvement) Glasbak
Costumes Liesbet Swings
Photos Jordi Bover
Mise en scène et dramaturgie Ernesto Collado
Production Eteri (Montse Prat & Txell Felip)

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Asbl Pi 3.1415
L’homme qui valait 35 milliards

L’histoire raconte l’épopée grotesque et sérieuse qui mènera Richard Moors (artiste plasticien-en-galère) à kidnapper l’une des plus grosses fortunes mondiale.
Il enlèvera donc Lakshmi Mittal, le PDG du groupe Arcelor-Mittal, 5ème fortune au monde, pour le contraindre à reproduire une série d’œuvres majeures : l’urinoir de Duchamp, le carré blanc de Malevitch, les performances de Burden,… Le kidnapping élevé au rang d’œuvre d’art.

Le propos défendu par Nicolas Ancion dans L’homme qui valait 35 milliards nous entraine bien au delà de l’anecdote rocambolesque du rapt de Lakshmi Mittal, car c’est toute une vision de notre société contemporaine marquée par l’« absurdisme » qui y est développée.
Une vision décalée mais profondément enracinée au cœur de notre identité.

Richard n’est pas un « activiste », pas plus qu’un criminel. C’est un artiste. Comme nous. Son objectif dans cet enlèvement - même s’il n’est pas totalement dénué d’intérêt personnel - n’est ni terroriste, ni vénal. C’est une performance née du questionnement de l’artiste sur la valeur d’une œuvre, son implication dans la société civile avec en filigrane une question bien plus large, à savoir : « L’art peut-il changer les hommes et donc changer le monde ? »

Nous alternerons différents procédés théâtraux pour conduire notre histoire : le récit, l’univers sonore et musical, le jeu, la vidéo, l’univers esthétique. Ces différentes formes se rencontreront, s’entremêleront, s’additionneront, pour faire naitre un théâtre rythmé, fougueux et rock and roll. Un chaos organisé, à l’image de l’état mental d’un Richard en quête de sens dans une société des Hommes sclérosée par la recherche avide du profit et incapable de se réinventer une humanité.

Une création du Collectif Mensuel produite par la Cie Pi 3,14  en coproduction avec le Théâtre de la Place et l’Ancre
Réalisé avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles (service théâtre), de la Ville de Liège, de la Province de Liège, de la Province du Hainaut
En partenariat avec le PAC, de la FGTB, la Cible, le CAL, le Festival de Liège, Théâtre & Publics
L’homme qui valait 35 milliards s’inscrit dans le projet « Richard  Moors’ Project »  soutenu par la Commission Européenne – DG Education et Culture,  en collaboration avec Assemblea Teatro (Turin), Culture Commune (Scène Nationale du Bassin Minier du Pas-de-Calais), Centre Culturel Kulturfabrik (Esch-sur-Alzette) et  Theater Antigone (Courtrai)
D’après le roman de Nicolas Ancion
Conception : Collectif Mensuel

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